Archives de catégorie : Correspondances et conversations

Conversation de jardin

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l’homme: – vous êtes une artiste!

la femme: – je sais pas…

l’homme: – tout le monde est artiste. Vous avez vu les jardins Gamelin…? Ça prend des artistes pour créer des plates-bandes comme ça. Il y a toute une section de plantes comestibles… de la verdure-en-ville, des sentiers de copeaux de bois qui mènent vers des framboisiers, de la mélisse et de la sauge.

la femme: – oui je sais. C’est ce que je dis tout le temps, lors des bons jours, que chacun est un peu artiste à sa manière.

l’homme: – vous faites quoi?

la femme: – je joue du piano, j’écris parfois…

l’homme: – justement, je voudrais composer de la musique de films. Vous pourriez m’aider…

la femme: – vous savez, je ne voudrais pas faire de promesses que je ne tiendrai pas. Je ne vais pas vous aider, parce que j’ai moi-même besoin d’aide. Continuer la lecture de Conversation de jardin

Les lettres d’amour comment les rédiger

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« Les femmes écrivent plus volontiers que les hommes. Mais, bien souvent, hommes ou femmes ont une certaine timidité qui les inhibe et les met dans l’embarras pour trouver des mots suffisamment convaincants et des images assez poétiques pour exprimer de façon émouvante leurs sentiments profonds.

Bien que nous ne tenions pas toujours à le montrer, nous sommes néanmoins fort sensibles au langage du coeur. C’est pourquoi l’auteur d’une belle lettre d’amour, vibrante et passionnée, est assuré, encore aujourd’hui, d’exciter l’imagination du destinataire et d’en être récompensé. »

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« La lettre de déclaration
Elle s’envoie après une rencontre chez des amis, dans un bal, ou après un premier contact par l’agence matrimoniale [lire date Tinder!] ou par un club. Dans une lettre de ce type, une certaine naïveté, un rien de poésie, de l’enthousiasme, même timide, sont toujours bienvenus. Ne craignez pas d’être parfois un peu ridicule, c’est toujours émouvant pour le destinataire.

Mon cher… (ou ma chère…)
Pardonnez-moi cette familiarité, je ne peux m’empêcher de vous appeler par votre prénom, c’est un peu comme si nous nous connaissions déjà depuis longtemps! Et puis je trouve qu’il vous va si bien! Mais on vous l’a sûrement déjà dit En tous cas, pour moi, vous ne pouviez certainement pas en porter un autre!
En vous rencontrant pour la première fois l’autre jour (citez le nom et l’endroit), j’ai eu tout de suite l’impression de ne voir que vous, et je dois avouer que j’ai senti battre mon coeur comme un gosse et, étant plutôt timide, je n’ai pas dû vous paraître bien malin. Ne m’en veuillez pas, j’aurais vouloir mieux vous parler, mais vous m’avez beaucoup impressionné. Par lettre, c’est déjà un peu plus facile, encore que j’aimerais tant savoir vous dire tout ce que je ressens de façon plus élégante. […] »
(Nicole Clement, Edition De Vecchi 1977)

Blanc

Une nouvelle série de fragments »CORRESPONDANCES ET CONVERSATIONS« . Cette conversation a été entendue au Café Babylone, un jour où je me suis fait poser un lapin. Je suis entrée dans le café, en beau maudit et j’ai commandé une pinte de noire. À côté de moi un jeune homme venait de perdre la femme se vie et discutait avec une amie. Le mot « cancer » a été prononcé. Cette conversation s’est superposée à d’autres, antérieures. Des conversations entre moi et Sophie à propos de sa mère, entre moi et ma mère à propos de Ghislaine…

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inconnus au Café Babylone…
– Sinon, les gens ils sont maladroits, ils ne savent pas quoi dire, non? Du coup, le malade doit les rassurer et les convaincre que ça va et que la vie continue. La personne prend une partie de son énergie pour ça. Pour que les autres aillent mieux. Et c’est pour ça que tout n’est pas dit. On ne veut pas inquiéter l’entourage, on ne veut pas voir la famille si soucieuse. On ne veut pas parce qu’on n’a plus l’énergie pour écouter la peine de tous ces gens. Oui, ils ont mal eux aussi, ils veulent juste que ça soit comme avant, mais c’est pas possible. Et le malade le sait. Le malade sait qu’il est malade, il sait qu’il a mal, il sait qu’il va mourir. Mais il se bat et pour combattre il doit croire qu’il peut vaincre. L’instinct de survie est très très fort.

– Tout le monde connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qui est mort d’un cancer. Il y a un très beau film à ce sujet. Bon, c’est peut-être pas le moment de le voir, mais c’est un très beau film.